Sémaphore d’une ville en mouvement

Au coin du nord est parisien, la jonction entre Paris, Aubervilliers et Saint-Denis est un territoire mouvant. Dictés par les différents plans d’aménagements, les chantiers se succèdent et rythment la mutation constante de la zone. La construction de logements neufs, l’établissement de grands groupes (BNP Paribas, Veolia, Chanel…) et les métamorphoses des infrastructures de transports (arrivée du tramway, de la gare RER) modifient chaque jour un peu plus en profondeur la perception du paysage et la population alentour.

La Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) des Mines est à bien des égards emblématique des mutations rapides et des difficultés d’associer les populations précarisées (habitants des cités HBM, réfugiés…) aux décisions concernant le futur de leur quartier : une Arena des Jeux Olympiques va atterrir Porte de la Chapelle dans 5 ans, en 2024… Le bâtiment de la Station – l’ancienne Gare des Mines – se trouve au coeur d’une vaste interzone urbaine aux contours flous et aux futurs incertains. La Station est en cela le témoin privilégié des mutations qui affectent le paysage urbain et social de son territoire.

Depuis son ouverture en juin 2016 et au delà de la programmation musicale, la Station  s’est ainsi peu à peu positionnée en tant qu’ observatoire artistique de ces changements.  Car cette zone est aussi le miroir local d’enjeux plus globaux qui se reflètent, s’incarnent et se concentrent dans une situation de tension que chaque visiteur peut percevoir lorsqu’il se rend à La Station…

Ayant obtenu l’assurance de la prolongation de sa présence à la Gare des Mines jusqu’en 2022, attentif aux bruissements de la ville et à ce qu’ils peuvent signifier en terme de nécessité d’agir mais aussi de gestes artistiques, MU envisage sa présence comme un travail de longue haleine en dialogue avec les acteurs de ce territoire en évolution permanente. Nourri du regard d’artistes résidents, invités ou de passage (Valérie Jouve, Philippe Vasset, Jeanne Robet…), MU tente de se reformuler comme collectif artistique en résidence au sein d’un projet d’aménagement urbain.

Cette édition de mai de Station Station porte son regard sur l’environnement direct de la Station avec une enquête auprès du collectif Migrants Wilson qui vient en aide aux personnes exilées de la Porte d’Aubervilliers, et une discussion avec l’urbaniste Alain Renk sur la destinée de la Station – Gare des Mines. On prendra aussi le temps avec des podcasts toujours, des recensions de livres, des photos et Holiday Inn pour Station Live.

 

  • Sommaire Édition 2

Station Live : Holiday Inn

Une discussion avec Alain Renk

Soleil Nord-Est côté radio

Malgré l’incertitude qui plane sur la prise en charge des migrants, les bénévoles poursuivent leurs actions.