La nuit parisienne rendue au jour sous l’objectif de Cha Gonzalez, photographe et fêtarde, à la recherche des apparitions dont regorgent les afters.
Cha Gonzalez est photographe. Elle fait la fête aussi, sobre, absolument. Alors étudiante, elle se destinait à embrasser la solennelle carrière de reporter de guerre et couvrir ainsi les zones de conflit. C’est les “guerres intérieures” de pays sans conflits qui ont finalement habité son objectif, au travers de manifestations qui ont secoué la France ces dernières années, qu’elle couvre pour de grands titres d’informations. En écho, elle saisit dans sa série “Abandons” le contre-jour vif du matin naissant parmi les corps exsangues du Péripate, du Chinois, de Klepto ou de soirées otto10, Bruit de la Passion ou Johnkool records. Lumière blanche qui filtre depuis les hauts volumes sous le périphérique, lumière zénithale qui baigne les corps, immobiles, ralentis dans le jour, tantôt seuls, tantôt plusieurs, ses photos ont des allures de tableaux anciens, entre Caravage et Caillebotte peut-être. Sobre, absolument, elle vient dans ces petits matins de fête saisir la majesté de ces fêtards en bout de course, décidés à nier le jour et, un temps, continuer.
Cha Gonzalez nous offre une sélection d’images qui débordent les murs du Péripate pour nous amener à sa suite dans des clairières et forêts, pour y sentir la mousse, le soleil levant et voir les corps apparaître au jour, avec leurs cicatrices et leurs aspérités. Des visions cinématographiques qu’elle décrit dans l’émission “Démons de Minuit” du 11 mars dernier sur Station Station, en compagnie de Paul Souviron, Trapier Duporté, Nipples et la Concrete pour parler de l’after, de cette fête sans la nuit.